Le Chalet Robinson

Tout a commencé par un concours d’architecture organisé par la ville de Bruxelles. Il s’agissait de présenter une équipe, composée obligatoirement d’un duo, futur exploitant et architecte. Il fallait à la fois proposer une offre de gestion du lieu, et une image architecturale.

Sur une trentaine de candidats, nous avons été retenus premièrement dans les 5 derniers, puis finalement nous nous sommes retrouvés lauréat. Ce fût assurément, pour partie, par l’image proposée et retrouvée d’un chalet en bois, telle que celle qui était ancrée dans le Bois de la Cambre, et dans la mémoire collective de tous ceux qui fréquentaient les lieux.

Une ligne paysagère compose aussi le patrimoine, et est tout aussi importante que le bâtiment qui s’y inscrit. C’est une des raisons bien identifiée qui nous a poussés à retrouver la lecture de la silhouette du Chalet.

Les circonstances rares et étonnantes, furent celle de construire sur une île avec toutes les difficultés techniques que cela impliquait en matière de chantier. Pour l’accès et l’acheminement des matériaux, pas question d’installer une grue, ni assez longue pour atteindre la zone de travail, ni assez haute pour épargner les arbres classés du site.

Un pont flottant a été loué auprès d’une entreprise spécialisée, à prix suffisamment convaincant que pour approvisionner par camion, le plus vite possible, le plus lourd du nécessaire à la construction.

Ensuite, un ancien bac échoué qui servait d’accès aux clients du chalet a été remis à flot et réinstallé, puis doté simplement d’une corde pour accéder tous les jours au chantier à la force des bras. Solution cocasse mais efficace. Ambiance garantie.

Ce chantier était une belle prouesse technique en termes de structures en bois. La préfabrication de celles-ci et des parois qui composent les façades nous a fortement aidé.

La structure est restée néanmoins traditionnelle, boulonnée, avec du douglas qui vient de nos Ardennes.

L’équipe entière des acteurs de ce projet, maître de l’ouvrage, futur exploitant, ingénieurs, entreprise et sous-traitants, a été, à nos côtés, incroyablement enthousiaste pour œuvrer sur un chantier inouï au milieu d’un écrin magnifique.

La mission consistait en la réalisation d’un gros œuvre fermé et des techniques, hors décoration intérieure qui s’annonçait variable au fil des saisons. Qui sait si cela n’advienne un jour…

Une phrase

Tel le « Phénix », par deux fois, le chalet mythique renaît de ses cendres et revit sur son île.

Une anecdote

Que faire pour accéder au chantier sur une l’île ? Tout y est passé comme idée : un pont provisoire, une passerelle, un gué, geler le lac pour y rouler… et puis finalement, ce fût flotter sur l’eau.

Ce qu’on a aimé sur ce projet

Tout un compromis d’essences de bois qui s’harmonisent, et une perception d’unité qui cadre dans son écrin de verdure. Un matériau noble et toujours magique, autant que l’endroit.

Un défi

Trouver le dénominateur commun des idées, des avis partagés, ou pas, des pompiers, monuments et sites, Ville de Bruxelles… et aider à ce que chaque geste compte, de la conception à ceux sur chantier. Un autre parcours de réflexions, précis en action et en temps.